Consultation du Ministère de la Culture sur la pub TV : fortes inquiétudes des radios indépendantes !

Consultation publique du Ministère de la Culture sur la simplification des règles relatives à la publicité télévisée :

LE SIRTI DÉNONCE UNE INITIATIVE PRÉCIPITÉE, SANS ÉTUDE D’IMPACT ET DANGEREUSE POUR L’ENSEMBLE DU PAYSAGE RADIOPHONIQUE FRANÇAIS

Le SIRTI se déclare fermement opposé aux assouplissements des règles publicitaires télévisuelles envisagés sans qu’une étude d’impact préalable ait été réalisée sur les conséquences irréversibles que de telles mesures feraient peser sur l’ensemble du secteur de la radio privée. Le SIRTI désapprouve plus spécifiquement l’ouverture de la publicité des offres promotionnelles de la distribution et celle de la publicité segmentée qui seront dévastatrices pour les radios commerciales, dont les radios indépendantes.

Actrices incontournables de l’audiovisuel français et garantes du pluralisme, les radios indépendantes du SIRTI, financées exclusivement par la publicité, regrettent vivement que la consultation lancée en plein mois d’août par la DGMIC se limite aux règles de la publicité télévisée sans tenir compte du média radiophonique. La Radio, très engagée dans la révolution numérique, subit ces dernières années une déstabilisation de son marché publicitaire comme l’ensemble des acteurs médiatiques. Ignorer la place de la Radio dans le marché publicitaire nous apparait, non seulement imprudent, mais également dangereux pour les 2500 salariés des radios indépendantes.

Le SIRTI appelle le Gouvernement à réexaminer son processus en totalité afin que l’exercice n’aboutisse pas à favoriser un secteur contre un autre, et qu’il permette au contraire à l’ensemble des parties prenantes de la filière audiovisuelle et de la publicité d’être accompagnées dans la transition numérique.

Le Gouvernement ne peut raisonnablement envisager des mesures qui mettraient en danger l’écosystème de la Radio, média de diversité, de pluralisme, d’information, de découverte musicale et d’expression culturelle. N’oublions pas également le rôle de « lien social » porté par la Radio indépendante de proximité.

Il convient de rappeler que le marché publicitaire radiophonique, en recul depuis 2006 au niveau local et national, a déjà été fragilisé par l’ouverture à la publicité commerciale sur les antennes de Radio France. Malgré la ferme opposition du secteur privé et une procédure contentieuse en cours1, cette réforme intervenue en 2016 2 a des conséquences négatives sur la santé des radios privées, particulièrement des radios indépendantes.

La Radio ne peut à nouveau être victime des politiques menées concernant l’audiovisuel public, dont l’État diminue les dotations sans les accompagner de véritables réformes sur son fonctionnement ou son périmètre d’action.

Le SIRTI rappelle donc son attachement aux règles actuelles qui garantissent un subtil équilibre entre les différents médias et permettent une organisation stable des marchés publicitaires radiophoniques nationaux et locaux.

Ce fragile écosystème ne saurait en aucun cas être déstabilisé au détriment des radios privées, notamment des radios indépendantes qui ne sont pas rattachées à de grands groupes nationaux et ne font pas l’objet d’opérations de concentration (comme celles touchant les groupes M6 et RTL ou SFR Médias et NextRadioTV).

La perte considérable de chiffre d’affaires pour le média radio (dont 50% est constitué au niveau national par la distribution), engendré par l’assouplissement envisagé des règles publicitaires télévisuelles, ouvrirait la porte à une fragilisation de certains acteurs et, par conséquent, ferait peser le risque de la constitution d’un oligopole. Cette situation serait préjudiciable pour le pluralisme et le maillage territorial incomparable du paysage radiophonique français, et au final, pour le public très attaché à ses radios.

Pour Alain Liberty, président du SIRTI : “sous couvert d’une simplification des règles relatives à la publicité télévisée, cette consultation porte en elle le germe d’une déstabilisation profonde du secteur radiophonique commercial. Une évolution sur ces sujets n’a de place que dans une réflexion globale et préalable sur la loi audiovisuelle qui devra respecter l’ensemble de ses acteurs, radios et télévisions. »