Crise du covid-19 et chômage : PARTICULIÈREMENT AFFECTÉES, 3 RADIOS INDÉPENDANTES SUR 4 DEVRONT PROCÉDER À DES LICENCIEMENTS

Crise du covid-19 et chômage :

PARTICULIÈREMENT AFFECTÉES, 3 RADIOS INDÉPENDANTES SUR 4

DEVRONT PROCÉDER À DES LICENCIEMENTS

Dans la continuité de la première étude réalisée début avril sur les premières conséquences du confinement, le SIRTI a lancé une deuxième enquête auprès de ses 170 radios adhérentes. Le constat est sans appel : après avoir maintenu leur activité éditoriale et adapté leurs programmes pour préserver le lien social au cœur des territoires, les radios indépendantes en ressortent très fragilisées. 

Une situation économique devenue précaire

Malgré le déconfinement intervenu le 11 mai dernier, 72% des radios indépendantes ne sont pas confiantes pour une reprise rapide leur activité. Pire encore, 38% des radios indépendantes estiment que cette crise peut mettre en péril leur activité à court terme. Peut-on envisager le paysage radiophonique français sans ses nombreuses radios indépendantes ? 

Pour 95% des radios, le retour à un chiffre d’affaires normal ne pourra se faire avant la rentrée, voire au début de l’année 2021 pour 21% d’entre elles. En effet, les commerces de proximité, eux aussi fortement touchés par la crise, quand ils n’annulent pas leurs campagnes de publicité, n’hésitent plus à négocier les tarifs à la baisse. 

La situation économique des radios indépendantes est inquiétante : plus d’une radio sur deux a dû recourir à un emprunt bancaire et un tiers d’entre elles a sollicité le fonds de solidarité aux entreprises ou des dispositifs spécifiques mis en place par les établissements ou collectivités publics.

Des réductions d’emplois annoncées

Pour limiter les licenciements, les radios s’appuient sur la prolongation du chômage partiel. Si 90% des radios ont eu recours à ce dispositif au mois d’avril, cette mesure sera maintenue après le mois de mai afin de permettre aux radios de retrouver un équilibre économique. En effet, 32% des répondants envisagent de maintenir le chômage partiel jusqu’à fin août. 

Par ailleurs, pour faire face à crise qui a pris une ampleur inattendue, 36% des radios ont dû prendre des mesures affectant immédiatement l’emploi comme le non renouvellement ou l’interruption de CDD ou CDDU ou l’arrêt de contrats de salariés en période d’essai. Mais ces actions ne sont pas suffisantes. 

Alors que les radios indépendantes sont le premier employeur de la radio privée, 75% d’entre elles estiment que cette crise aura un impact négatif sur l’emploi au sein de leur entreprise. Plusieurs d’entre elles déplorent déjà n’avoir pas pu renouveler les contrats de certains de leurs salariés. Si elles ne bénéficient pas d’aides spécifiques d’ici la fin de l’année, ce sont un à trois emplois par radio qui sont susceptibles de disparaitre. 

Une vie culturelle menacée

Les radios indépendantes contribuent également à la vie culturelle sur l’ensemble du territoire, en organisant notamment de nombreux concerts et événements. Premiers soutiens de la scène française et des artistes francophones, elles se sont mobilisées en organisant de nombreux concerts à distance pendant le confinement. Cependant, cette crise aura un impact sur cette activité d’animation sociale et culturelle des territoires : 41% des radios indépendantes envisagent de revoir à la baisse le nombre d’évènements qu’elles organisent au niveau local.

Des mesures d’aides vitales

Les radios indépendantes ont besoin du soutien des pouvoirs publics. Interrogées sur les mesures urgentes à mettre en œuvre afin de faciliter la reprise de leur économie, une radio indépendante sur deux demande en priorité une annulation des cotisations sociales et patronales pour leur entreprise. Parmi les autres mesures sollicitées, un soutien aux coûts de diffusion maintenus pendant la crise, une aide aux investissements en DAB+, la mise en place d’un crédit d’impôt en faveur de la communication sur les médias français et le maintien de la prise en charge totale par l’État du dispositif d’activité partielle jusqu’à l’automne.

Pour Alain Liberty, président du SIRTI : « Nous attendons des pouvoirs publics des décisions rapides. L’État doit reconnaitre le rôle social inestimable des radios indépendantes pendant cette crise en prenant des mesures à la hauteur des enjeux. De nombreux parlementaires, conscients de ce que leurs territoires pourraient perdre, ont pris fait et cause pour nous soutenir. Mobilisons-nous pour nos radios françaises. »