CONVENTION CITOYENNE POUR LE CLIMAT ET MÉDIAS : LES MÉDIAS LOCAUX RAPPELENT LE RÔLE DE LA PUBLICITÉ DANS LEUR MODÈLE ÉCONOMIQUE ET FONT DEUX PROPOSITIONS EN FAVEUR DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE

Communiqué du SIRTI et de Locales TV

Médias gratuits, les radios indépendantes et les télévisions locales rappellent leur rôle d’acteurs culturels et économiques uniques au cœur des territoires. Conscients de leur responsabilité sociétale, elles avancent deux propositions qui participent à la transition écologique tout en préservant leur modèle économique.

À un moment où le modèle de financement des médias est remis en question par certaines propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat visant à interdire la publicité pour des secteurs importants, les radios indépendantes et les télévisions locales rappellent l’importance de médias locaux privés qui représentent un maillage exceptionnel des régions françaises avec plus de 50 chaînes de télévisions locales (environ 300 journalistes) et 170 radios indépendantes (2 500 salariés dont 500 journalistes).

Ces médias locaux incarnent la proximité au quotidien, au cœur des territoires, et permettent à tous ceux qui les regardent ou les écoutent d’avoir accès gratuitement à une information locale qu’ils ne trouvent pas partout. Médias responsables et engagés, les télévisions locales et les radios indépendantes diffusent de nombreuses émissions ou chroniques en lien avec l’environnement. En ce sens, il est essentiel de poursuivre la valorisation et le soutien à la diffusion hertzienne (FM, DAB+, TNT) des médias audiovisuels, d’ailleurs beaucoup moins consommatrice d’énergie que la diffusion IP via internet.

Ces médias sont aujourd’hui grandement fragilisés par la crise sanitaire, qui se traduit par une baisse conséquente de leur chiffre d’affaires publicitaire, alors qu’ils ont maintenu leurs programmes en période de confinement pour préserver le lien social.

La sensibilisation du public à la protection de l’environnement ne doit pas se faire au détriment des médias financés essentiellement par la publicité, diffusant gratuitement leurs programmes. Il en va de la liberté d’expression et de la préservation de la diversité du paysage médiatique dans les territoires. En effet, la grande distribution (qui pourrait subir une interdiction publicitaire) représente 50% du chiffre d’affaires des radios indépendantes et 43% de celui des télévisions locales. Le secteur automobile représente quant à lui respectivement 20% et 16% du chiffre d’affaires publicitaire des radios indépendantes et des télévisions locales.

Avant toute décision radicale et non concertée, il est nécessaire de chercher des solutions alliant la lutte contre le changement climatique et la préservation d’industries culturelles et créatives comme les radios indépendantes ou les télévisions locales qui contribuent chaque jour à la diffusion et au financement de la culture, de l’information, de la musique et du divertissement auprès de millions de Français.

C’est pourquoi les radios et télévisions locales avancent deux propositions :

  • La création d’une autorité publique de régulation de la publicité, dotée de pouvoirs de contrôle et de sanction, à l’instar du CSA qui régule les contenus audiovisuels.
  • La mise en place d’un « Contrat Média-Climat » sous l’égide et le contrôle du CSA.

Les signataires de ce contrat (radios, télévisions, régies…) prendraient des engagements sur les contenus éditoriaux et publicitaires destinés à valoriser et sensibiliser sur la transition écologique. Ce qui pourrait se traduire par l’accompagnement des actions des annonceurs présents sur les antennes pour favoriser la présence de messages respectueux de l’environnement et la mise en place de conditions tarifaires plus favorables pour favoriser des campagnes institutionnelles en faveur de pratiques responsables, de l’utilisation de produits moins polluants, etc. selon le dialogue qui sera noué avec les annonceurs et selon les secteurs.

Les radios indépendantes et les télévisions locales, conscientes de leurs particularités, appellent par ailleurs à réfléchir au modèle économique des médias locaux, à leurs spécificités et à leurs évolutions et demandent la tenue d’Assises des médias locaux sous l’égide du Ministère de la Culture et du CSA.

À propos du SIRTI :

Premier employeur de la branche de la radiodiffusion, le SIRTI est le syndicat des radios indépendantes. Il représente et réunit 170 radios privées locales, régionales, thématiques et généralistes en France, diffusées en FM, en DAB+ et sur le digital. Les radios indépendantes représentent la première audience avec près de 9 millions d’auditeurs quotidiens, un quart du chiffre d’affaires de la radio privée (167 millions d’euros en 2019) et un tiers des effectifs de la radio privée en France avec 2 500 salariés dont 500 journalistes.

À propos de Locales.tv :

Locales.tv rassemble plus de 50 services de télévisions locales. Une quarantaine de service est diffusé par voie hertzienne. Elles produisent à l’aide de leurs 300 journalistes et 200 employés, 60 heures de programmes d’informations locales chaque semaine, participant à la démocratie locale en organisant des dizaines de débats lors des élections locales, valorisent la création locale et des évènements sportifs inédits par des captations/rediffusions, soutiennent la production en région (+ de 200 h de documentaires dont 157 en tant que premier diffuseur.