AUDITION PUBLIQUE DEVANT L’ARCOM : LE SIRTI ALERTE SUR LES RISQUES D’OUVRIR À SKYROCK L’ACCÈS À LA PUBLICITÉ LOCALE DANS UNE LARGE PARTIE DU SUD-EST DE LA FRANCE

Auditionnés ce mercredi par l’Arcom, les représentants du SIRTI ainsi que plusieurs de ses radios indépendantes adhérentes, parmi lesquelles Mistral FM, Cannes Radio et Kiss FM, ont alerté l’Autorité sur la demande de Skyrock visant à passer de la catégorie D à la catégorie C dans les zones de Toulon, Nice, Avignon, Cannes et les territoires environnants. Un passage en catégorie C permettrait à Skyrock d’accéder à la publicité locale dans une large partie du Sud-Est de la France, une ressource vitale pour les radios de proximité.

Un tel changement bouleverserait les équilibres locaux : dans ces territoires parfois économiquement fragiles, les radios indépendantes jouent un rôle essentiel d’information, de lien social et d’ancrage territorial, tandis que le marché publicitaire est sous tension. L’arrivée d’un acteur supplémentaire sur le marché local détournerait des revenus indispensables à la pérennité d’acteurs radio implantés de longue date.

Le projet présenté n’apporte par ailleurs aucun format nouveau ni réelle valeur éditoriale locale. L’étude d’impact publiée par l’Arcom en août qualifiait cet apport d’« enrichissement léger », sans nouveauté significative pour le pluralisme ou la diversité des contenus. Rien ne justifie, dans ces conditions, une évolution de catégorie qui modifierait profondément la concurrence locale sans répondre aux besoins éditoriaux des territoires concernés.

Au regard des enjeux soulevés et des risques majeurs pour l’ensemble des équilibres du secteur, à un moment où les marchés locaux sont déjà fragilisés par la pression des plateformes numériques et par le déploiement inquiétant de la TV segmentée, le SIRTI considère que l’évolution demandée ne peut être agréée par l’Arcom.

Christophe Schalk, Président du SIRTI « appelle l’Arcom à refuser cette évolution de catégorie, qui créerait un précédent dangereux sur une zone de plus de 2 millions d’habitants et ne servirait ni l’intérêt général du média radio ni celui des acteurs locaux engagés au quotidien dans la vie des territoires. »