Quotas francophones : le SIRTI appelle au dialogue

QUOTAS FRANCOPHONES À LA RADIO : DILUTION DE L’EXPOSITION
DES ARTISTES FRANCOPHONES AU PROFIT DES ARTISTES INTERNATIONAUX

LE SIRTI APPELLE AU DIALOGUE

Actrices essentielles de la filière musicale, les radios sont attachées à la diversité des genres musicaux, au pluralisme de l’exposition musicale ainsi qu’au soutien des artistes français et francophones ; indispensables à la préservation de leur identité culturelle et de leur positionnement. Les radios regrettent cependant les conséquences négatives du plafonnement des rotations des titres francophones (le « malus ») imposé par la modification de la législation sur les quotas en 2016 et souhaitent mettre en avant la dilution de la visibilité des artistes qu’elle entraîne.

L’auditeur entend désormais moins de titres francophones à la radio

Le bilan 2018 réalisé (pour le SNEP) par Yacast1 estsans appel, il permet de dresser aprèsla première année complète d’application un bilan de la réforme des quotas opérée en 2016. En effet, en 2018, s’il y a eu autant d’artistes francophones dans le top 100 qu’en 2015, on en observe 3 fois moins dans le top 10 et 2 fois moins dans le top 20. Nous assistons donc à une dilution des diffusions francophones.

Rappelons que la durée moyenne d’écoute des radios musicales est d’environ 1h30 par jour, cela ne correspond qu’à une vingtaine de chansons. Pour que les auditeurs puissent entendre des nouveaux titres et des artistes, il faut donc les rediffuser à de nombreuses reprises au long de la journée. Avec une réduction par deux du nombre de titres francophones classés dans le Top 20 des plus fortes diffusions, les auditeurs entendent mécaniquement deux fois moins d’artistes français ! Le plafonnement des rotations francophones se révèle donc objectivement contre-productif pour les artistes car totalement inadapté à la réalité de la programmation artistique des radios. Un comble…

Dialoguons autour de mesures vraiment efficaces

Les radios indépendantes, dont le format et l’audience reposent pour beaucoup d’entre elles sur la musique, dont la chanson francophone, estiment que d’autres solutions peuvent répondre véritablement aux objectifs de diversité et de promotion de la création culturelle française.

En ce sens, le SIRTI propose 3 dispositions concrètes pour soutenir la carrière des artistes francophones et des jeunes talents :
1- L’inscription dans la loi d’une proportion minimale de diffusion de titres francophones au sein des offres des plateformes de musique en ligne.
2- La création d’un quota et de règles de diffusion de chansons d’expression francophone pour chaque antenne du service radiophonique public sur la part de leurs programmes musicaux chantés.
3- Le rééquilibrage du dispositif des quotas francophones applicable aux radios privées.

De plus, les radios indépendantes regrettent que les artistes français qui expriment leur talent en anglais n’entrent pas dans le décompte des quotas.

Les artistes français doivent réussir en France avant de s’exporter, les radios indépendantes sont prêtes à soutenir encore plus fortement cette ambition. Pour renforcer l’export d’artistes français, le SIRTI souhaite engager une concertation avec la filière musicale visant un accord professionnel autour d’un quota de diffusion de titres d’artistes français chantant en langue étrangère. La création de la loi sur les quotas a permis à la France de voir émerger de nombreux talents. Cette loi date pourtant d’avant l’invention du mp3. Depuis la consommation de la musique a changé, impactant toute la chaîne de valeur y compris les artistes. Le contexte et la concurrence du digital imposent de la repenser dans le dialogue afin de préserver toute l’efficacité du dispositif dans le respect des intérêts réciproques des radios, des artistes et de l’ensemble de la filière musicale.