DAB+ métropolitain, le communiqué du SIRTI

Avec 3 radios indépendantes sélectionnées dans l’appel métropolitain, le SIRTI appelle le régulateur à rétablir l’équilibre dans les appels en Région.

Le SIRTI et les 169 radios indépendantes qu’il représente prennent acte de la publication par le CSA des 24 radios sélectionnées dans le cadre de l’appel métropolitain. Sur les 16 radios indépendantes candidates[1], 3 ont été retenues : Air Zen, Latina et M Radio.

L’arrivée de ces radios et de l’ensemble des radios nationales privées ou publiques qui composent le paysage audiovisuel français est une bonne nouvelle pour le déploiement et l’adoption de cette révolution de la diffusion de la radio que représente le DAB+.  Les radios sélectionnées vont pouvoir émettre en 2020 sur 70 % du territoire ainsi que sur les axes autoroutiers, tandis qu’en parallèle, les grandes agglomérations sont couvertes progressivement depuis 2014[2] via des appels régionaux pour couvrir l’ensemble des régions en 2023.

Pour Alain Liberty, président du SIRTI : « Nous sommes satisfaits que trois radios aient été sélectionnées pour cet appel métropolitain. L’ensemble des Français va donc pouvoir découvrir une offre de radio enrichie de formats nouveaux et uniques en complément des radios nationales.  Nous regrettons que d’autres formats de radios indépendantes n’aient pas été sélectionnés, mais nous comptons sur le CSA pour rétablir l’équilibre lors des appels régionaux où de nombreuses radios indépendantes sont candidates. ».

Dans les mois qui viennent, le CSA doit en effet sélectionner les radios qui pourront émettre en DAB+, dans 17 grandes agglomérations françaises[3]. 130 radios indépendantes ont candidaté et 71 radios indépendantes émettent déjà en DAB+ à Paris, Marseille, Nice, Lille, Lyon et Strasbourg. Ces radios locales, régionales, généralistes et thématiques sont pionnières de cette technologie et jouent donc un rôle essentiel dans l’accélération de son déploiement. Leur apport est essentiel pour offrir aux auditeurs une plus grande diversité de radios, évitant ainsi une simple duplication de l’offre radio FM en numérique.

[1] Chante France, Jazz Radio, Générations, Latina, Melody, M Radio, OUI FM, Radio Bonheur, France Maghreb 2, Sud Radio, Virage, Radio Crooner, Radio Maria France, Radio Pitchoun, Yin, Air Zen.

[2] Le déploiement du DAB+ a  commencé  en  2014  avec  le  début des émissions à Paris, Marseille et Nice et va se poursuivre  jusqu’en  2023.  D’ici-là, plusieurs  villes  profitent  déjà  ou  vont  pouvoir  bénéficier  d’une  offre  DAB+  dans  leur  région  (comme  l’Alsace  et  la  région  lyonnaise depuis le 5 décembre ou les Hauts-de-France depuis le 20 juin dernier).

[3] Toulouse, Bordeaux, Bayonne, Pau, La Rochelle, Dijon, Besançon,  Grenoble,  Saint-Étienne,  Annecy,  Chambéry,   Annemasse,   Toulon,   Avignon,   Tours,   Orléans et Poitiers

Quotas francophones : le SIRTI appelle au dialogue

QUOTAS FRANCOPHONES À LA RADIO : DILUTION DE L’EXPOSITION
DES ARTISTES FRANCOPHONES AU PROFIT DES ARTISTES INTERNATIONAUX

LE SIRTI APPELLE AU DIALOGUE

Actrices essentielles de la filière musicale, les radios sont attachées à la diversité des genres musicaux, au pluralisme de l’exposition musicale ainsi qu’au soutien des artistes français et francophones ; indispensables à la préservation de leur identité culturelle et de leur positionnement. Les radios regrettent cependant les conséquences négatives du plafonnement des rotations des titres francophones (le « malus ») imposé par la modification de la législation sur les quotas en 2016 et souhaitent mettre en avant la dilution de la visibilité des artistes qu’elle entraîne.

L’auditeur entend désormais moins de titres francophones à la radio

Le bilan 2018 réalisé (pour le SNEP) par Yacast1 estsans appel, il permet de dresser aprèsla première année complète d’application un bilan de la réforme des quotas opérée en 2016. En effet, en 2018, s’il y a eu autant d’artistes francophones dans le top 100 qu’en 2015, on en observe 3 fois moins dans le top 10 et 2 fois moins dans le top 20. Nous assistons donc à une dilution des diffusions francophones.

Rappelons que la durée moyenne d’écoute des radios musicales est d’environ 1h30 par jour, cela ne correspond qu’à une vingtaine de chansons. Pour que les auditeurs puissent entendre des nouveaux titres et des artistes, il faut donc les rediffuser à de nombreuses reprises au long de la journée. Avec une réduction par deux du nombre de titres francophones classés dans le Top 20 des plus fortes diffusions, les auditeurs entendent mécaniquement deux fois moins d’artistes français ! Le plafonnement des rotations francophones se révèle donc objectivement contre-productif pour les artistes car totalement inadapté à la réalité de la programmation artistique des radios. Un comble…

Dialoguons autour de mesures vraiment efficaces

Les radios indépendantes, dont le format et l’audience reposent pour beaucoup d’entre elles sur la musique, dont la chanson francophone, estiment que d’autres solutions peuvent répondre véritablement aux objectifs de diversité et de promotion de la création culturelle française.

En ce sens, le SIRTI propose 3 dispositions concrètes pour soutenir la carrière des artistes francophones et des jeunes talents :
1- L’inscription dans la loi d’une proportion minimale de diffusion de titres francophones au sein des offres des plateformes de musique en ligne.
2- La création d’un quota et de règles de diffusion de chansons d’expression francophone pour chaque antenne du service radiophonique public sur la part de leurs programmes musicaux chantés.
3- Le rééquilibrage du dispositif des quotas francophones applicable aux radios privées.

De plus, les radios indépendantes regrettent que les artistes français qui expriment leur talent en anglais n’entrent pas dans le décompte des quotas.

Les artistes français doivent réussir en France avant de s’exporter, les radios indépendantes sont prêtes à soutenir encore plus fortement cette ambition. Pour renforcer l’export d’artistes français, le SIRTI souhaite engager une concertation avec la filière musicale visant un accord professionnel autour d’un quota de diffusion de titres d’artistes français chantant en langue étrangère. La création de la loi sur les quotas a permis à la France de voir émerger de nombreux talents. Cette loi date pourtant d’avant l’invention du mp3. Depuis la consommation de la musique a changé, impactant toute la chaîne de valeur y compris les artistes. Le contexte et la concurrence du digital imposent de la repenser dans le dialogue afin de préserver toute l’efficacité du dispositif dans le respect des intérêts réciproques des radios, des artistes et de l’ensemble de la filière musicale.

Nomination de Roch-Olivier Maistre à la présidence du CSA : les radios indépendantes souhaitent poursuivre un dialogue constructif

NOMINATION DE ROCH-OLIVIER MAISTRE À LA PRÉSIDENCE DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’AUDIOVISUEL :

LES RADIOS INDÉPENDANTES SOUHAITENT POURSUIVRE UN DIALOGUE CONSTRUCTIF

 Le SIRTI et les 169 radios indépendantes qu’il représente se félicitent de la nomination de M. Roch-Olivier Maistre en qualité de Président du CSA. Dans un contexte de refonte du cadre juridique du secteur audiovisuel, le SIRTI souhaite poursuivre le dialogue constructif qu’il mène avec le CSA depuis de nombreuses années et qui a notamment permis le déploiement effectif du DAB+. Le SIRTI rappelle la place toute particulière des radios indépendantes dans le paysage audiovisuel français, incarnant la proximité, la diversité et la première audience de France grâce à leurs 8,5 millions d’auditeurs quotidiens.

Pour Alain Liberty, président du SIRTI : « L’année qui arrive s’annonce porteuse de grands changements pour la radio. Nous sommes à un tournant de notre histoire et nous comptons sur le CSA pour rester le garant des équilibres entre les différents acteurs du paysage audiovisuel. Plus que jamais, nous avons besoin d’un régulateur audiovisuel fort. »

Le SIRTI fera part au nouveau Président des propositions concrètes qu’il porte pour la radio, prenant en compte la transformation de son univers et l’émergence du digital. Le SIRTI tient enfin à remercier chaleureusement M. Olivier Schrameck pour son implication et son engagement durant six années aux côtés des acteurs audiovisuels, et notamment des radios indépendantes. Par ses multiples actions et propositions, il a œuvré à l’avenir du secteur, évoluant désormais dans un environnement économique, concurrentiel et culturel radicalement différent.