Catégorie : Les Assises de l’audiovisuel local – 2021

LE SIRTI ET LOCALES.TV ANNONCENT LA MISE EN PLACE DE GROUPES DE TRAVAIL POUR APPUYER LA CRÉATION D’UN STATUT POUR LES MÉDIAS LOCAUX ET LA REMISE DE PROPOSITIONS EN MARS

Communiqué de presse

Dans un contexte de questionnement sur la concentration des médias et son impact sur l’expression de la démocratie, il apparait plus important que jamais de protéger et de soutenir les acteurs du secteur afin d’assurer leur pérennité.

Pour poursuivre les réflexions et travaux engagés lors des premières Assises de l’Audiovisuel local, le SIRTI et locales.tv annoncent le lancement de groupes de travail autour de leur demande de labellisation des médias locaux. Cette labellisation est un instrument essentiel pour le maintien futur du pluralisme de l’information au cœur de nos territoires. Média de confiance des Fançais, l‘audiovisuel local privé doit, comme ses confrères de la presse écrite, voir son mode d’expression protégé ; particulièrement contre les géants des médias et les Gafams qui ponctionnent les marchés publicitaires locaux et génèrent une intermédiation pénalisante alors qu’ils ne font l’objet d’aucune régulation.

La labellisation de l’audiovisuel local offrira aux médias qui en bénéficieront l’accès à un ensemble de mesures adaptées et spécifiques autour des trois piliers :

• Création d’un fonds de soutien à la diffusion hertzienne afin de garantir un modèle de diffusion sans intermédiation ;

• Soutien à l’innovation, notamment pour la modernisation technique des équipements, l’adaptation aux nouveaux usages, nouveaux formats d’expression et contenus ;

• Mise en place d’une fiscalité incitative avec un crédit d’impôt sur les investissements publicitaires sur les médias audiovisuels locaux. La publicité est aujourd’hui la principale source de financement des médias privés. Investir sur un média local, c’est favoriser le dynamisme économique de proximité. La mesure peut être complétée avec la mise en place d’un taux de TVA réduit sur les subventions.

Si la demande de labellisation recouvre donc déjà des domaines très identifiés, il convient d’en circonscrire les conditions d’accès à l’ensemble des médias audiovisuels locaux. À cette fin, locales.tv et le SIRTI remettront au Ministère de la Culture les conclusions des groupes de travail à la fin du mois de mars.

Ces propositions permettront aux pouvoirs publics d’engager rapidement une réflexion avec l’ensemble des parties-prenantes avec l’objectif de donner à l’Audiovisuel local, un statut, une protection et un soutien.

[vidéo]Assises de l’audiovisuel local : « l’audiovisuel en 2030»

Nous vous proposons de revivre en vidéo la 1ère édition des Assises de l’Audiovisuel local organisées le 25 novembre dernier par le SIRTI et Locales TV.

Les Assises ont accueilli une table-ronde de conclusion intitulée “l’audiovisuel en 2030” en présence du Président du CSA, Roch-Olivier Maistre, de la Députée Présidente déléguée du Groupe LREM Aurore Bergé aux côtés d’Aurélie Rousseau et Alain Liberty.

Découvrez en synthèse les propos des différents intervenants lors de la table-ronde « L’audiovisuel local en 2030 »

Quel avenir pour l’audiovisuel local ? Vaste question à laquelle quatre intervenants particulièrement concernés par le sujet, ont cherché à apporter des éléments de réponse lors des premières Assises de l’Audiovisuel Local.

Pour Roch-Olivier Maistre, président de l’ARCOM (ex-CSA) : « il y a des mutations dans le paysage audiovisuel français. Les usages se sont transformés, les formats évoluent, les modes d’accès à l’information se multiplient. En 2018, le CSA avait étudié 3 scénarios : la continuité ; la rupture, avec des formats numériques devenus dominants ; et la symbiose, un scénario dans lequel les médias traditionnels s’adaptaient à l’univers digital. C’est bien ce dernier cas de figure qui se déploie actuellement et que nous devons accompagner en adaptant nos législations à ce nouvel environnement. »

Aurore Berger, députée des Yvelines et présidente déléguée du groupe LaREM a, quant à elle, rappelé que les médias audiovisuels locaux ont plutôt bien résisté au raz-de-marée des plates-formes numériques : « ils ont montré leur intérêt dans le cadre d’une information de proximité et de qualité. La puissance de leur maillage territorial représente un atout compétitif indiscutable, tout comme leur capacité à diffuser des flux en live. Nous devons toutefois nous demander si les lois en vigueur pour l’audiovisuel français sont toujours en phase avec ses enjeux. La réglementation est parfois excessive et nous devons collectivement travailler sur ce sujet ».

De son côté, Alain Liberty, président du SIRTI, a souligné que le monde des médias audiovisuels changeait très vite : « nous avons à peine le temps de faire une réforme que nos compétiteurs ont déjà deux longueurs d’avance. Aujourd’hui, 40 % des 15-25 ans s’informent sur les réseaux sociaux et considèrent que cette information est aussi fiable que celles que nous produisons. C’est inquiétant. Pour autant, ces plates-formes numériques sont un moyen pour nos médias de toucher directement leur audience. Seulement, à partir du moment où nos concitoyens les utilisent comme un média, alors ces acteurs doivent appliquer les mêmes règles que celles qui conditionnent la diffusion sur nos radios ».

Enfin, Aurélie Rousseau, coprésidente de Locales TV, a tenu à réaffirmer la puissance des médias audiovisuels locaux : « ils servent de catalyseurs, de détonateurs à la création en région. Ils contribuent humblement à la constitution de ce que l’on nomme le patrimoine immatériel. Ce qui nous permettra de rester attractifs demain, c’est la qualité de nos contenus. Mais il est également important pour nos médias d’exister sur les réseaux sociaux. Il y a une place pour eux sur ces espaces. C’est à nous de la trouver en limitant les risques et en prenant soin d’échapper aux pièges ».

[vidéo]Assises de l’audiovisuel local : « L’innovation dans les médias locaux audiovisuels?»

Nous vous proposons de revivre en vidéo la 1ère édition des Assises de l’Audiovisuel local organisées le 25 novembre dernier par le SIRTI et Locales TV.

Les Assises ont accueilli une table-ronde intitulée ?: «?L’innovation dans les médias locaux audiovisuels?» avec Caroline Chicard, Philippe Benayoun et Philippe Antoine, Gaël Sanquer et Dominique Renauld.

Découvrez en synthèse les propos des différents intervenants lors de la table-ronde «?L’innovation dans les médias locaux audiovisuels ».

Caroline Chicard, directrice générale du groupe Mont Blanc Médias, a évoqué le pivot réalisé par sa rédaction sur le sujet du développement durable. L’idée?: aller un cran plus loin, afin de nourrir la relation avec le territoire et engager les audiences sur des sujets d’avenir « Nous avons un rôle à jouer dans la sensibilisation de nos publics à ce sujet, qui est souvent traité de façon trop complexe et scientifique » évoque-t-elle.  Mont Blanc Médias a ainsi innové en créant il y a 3 ans, une rubrique dans sa matinale intitulée ‘Dame Nature’ pour délivrer des conseils pratiques de mise en œuvre d’une politique durable.  

Il y a 5 ans, BFM TV lançait BFM Régions autour d’une question centrale?: comment faire une chaîne d’information en continu à une échelle locale?? Philippe Benayoun, directeur de BFM Régions et Philippe Antoine, directeur des rédactions de BFM Régions, sont venus y répondre : « Nous ne devions pas chercher à dupliquer le modèle de BFM TV en régions. Dans nos 8 rédactions locales, nous avons ainsi fait des choix techniques radicaux », a ainsi révélé Philippe Antoine.    

Avec ces 600 collaborateurs en régions, dont 115 journalistes, qui éditent 500 heures quotidiennes de programmes locaux. Gaël Sanquer, son directeur délégué aux médias musicaux a expliqué comment il mariait aujourd’hui diffusion radiophonique et contenus numériques pour renforcer l’accessibilité à ses programmes régionaux?: « L’innovation passe par la diversité des supports et des canaux de diffusion. Le dernier flash de la matinée qui est consacré à l’information locale est ainsi proposé en podcast sur notre site internet, ce qui nous permet également de mesurer l’appétence du public pour ce contenu ».

Renforcer la position de nos médias audiovisuels locaux, c’est aussi renforcer leur visibilité. Dans le Grand-Est, Noozy.tv, une plate-forme intelligente, boostée à l’IA, innove pour rendre accessible au grand public l’ensemble des contenus médiatiques et culturels de la région.  «?Dès le début, nous avons mis la data et l’IA au cœur du projet, avec la volonté d’offrir des recommandations qui rendent nos utilisateurs plus curieux. Ainsi, ils entrent par un reportage et Noozy.tv leur pousse d’autres contenus pertinents pour élargir leurs pistes de réflexion?», a expliqué Dominique Renauld, directeur général de Vosges Télévision, à l’initiative de Noozy.tv. Au-delà des médias, ce projet collectif a séduit les acteurs culturels de la région, à l’image de certaines salles de spectacle qui diffusent désormais, elles aussi, leurs contenus sur la plate-forme.

[vidéo]Assises de l’audiovisuel local : « Médias locaux : antidote aux fake news ? »

Nous vous proposons de revivre en vidéo la 1ère édition des Assises de l’Audiovisuel local organisées le 25 novembre dernier par le SIRTI et Locales TV.

Les Assises ont débuté par une première table-ronde sur le thème « Médias locaux : antidote aux fake news ? » avec Jean-Michel Lobry, Sylvain Athiel, Catherine Morin Dessailly et Serge Barbet animée par Oriane Mancini (Public Sénat).

Véritable poison, dangereuses pour notre démocratie, les Fake News doivent être combattues sans relâche. Elles représentent aujourd’hui un défi quotidien pour nos médias de proximité. 

«?La meilleure réponse à ce phénomène tient en un mot?: la confiance dans l’information produite par nos médias. Cette confiance passe par la relation physique que nous avons avec notre audience, que nous croisons tous les jours dans la vraie vie?», a expliqué Jean-Michel LOBRY, Président Directeur Général du pôle audiovisuel du groupe Rossel La Voix, lors des premières Assises de l’Audiovisuel local. 

Dans les rédactions, la mise en place de comités de vigilance s’accélère pour identifier les fausses informations. « Il s’agit là d’un véritable ‘nouveau métier’ pour les médias de proximité, qui doivent y consacrer du temps et de l’énergie?», a ajouté Sylvain Athiel, Directeur du pôle Broadcast Mediameeting – A2prl.

La lutte contre les fausses informations s’organise aujourd’hui dans les écoles de journalisme françaises, qui consacrent à ce sujet un module d’enseignement commun de 90 heures réparties sur 2 ans.  À Toulouse, SylvainAthiel, Directeur du pôle Broadcast Mediameeting – A2prl, forme ainsi les futurs journalistes. Lors des premières Assises de l’Audiovisuel local, il s’est dit?: «?sidéré par le détachement affiché par les étudiants sur ce sujet. Beaucoup ne mesurent pas l’ampleur du phénomène ni sa gravité?».  Pour lui, les médias locaux sont d’ailleurs une formidable école pour leur faire prendre conscience de la réalité de ce poison. En effet, ils ne se contentent pas de traiter une information, mais la créent en allant à la rencontre de vraies personnes et en les faisant participer au débat.

Si le phénomène des Fake News n’a rien de nouveau, sa viralité est aujourd’hui volontairement amplifiée par grands réseaux sociaux, qui s’inscrivent dans cette économie de l’attention et favorisent les clics rémunérateurs. 

Un sujet dont s’empare aujourd’hui le législateur comme l’a rappelé Catherine Morin-Desailly, Sénatrice de Seine-Maritime, spécialiste de l’audiovisuel et de l’innovation, lors des premières Assises de l’Audiovisuel local : «?Ces plates-formes sont construites sur un modèle économique toxique qui alimente la désinformation. L’Europe légifère actuellement sur la mise en place de nouveaux règlements pour mieux contrôler ce phénomène au travers du DSA – Digital Services Act -, qui vise à réguler plus efficacement les contenus sur ces plates-formes, ainsi que du DMA – Digital Markets Act – pour corriger les abus de positions dominantes ».

De nouvelles législations qui pourraient voir le jour dès l’an prochain?!

La lutte contre les Fake News représente aujourd’hui un défi citoyen. Les médias ont un rôle à jouer dans l’éducation à l’information des nouvelles générations. Le CLEMI développe de nombreux contenus, formations et ateliers sur ce sujet pour éveiller les jeunes consciences?: 260?000 enseignants se sont inscrits sur sa plate-forme, preuve que le besoin est immense.

«?L’éducation aux médias et à l’information répond aux bouleversements des pratiques et usages numériques que nous observons. Dès la primaire, nous devons former ces nouvelles générations et leur donner les bonnes clés pour décrypter l’information sur tous les types de supports. Elles doivent apprendre à prendre du recul sur les contenus qu’elles consultent quotidiennement », a ainsi affirmé Serge Barbet, Directeur du CLEMI, lors des premières Assises de l’Audiovisuel local. 

Si les jeunes peuvent être éduqués grâce à l’école, n’oublions pas pour autant les adultes. L’une des grandes causes nationales doit être cette acculturation au digital pour tous. »

[vidéo]Assises de l’audiovisuel local : ouverture de la journée par Mme Roselyne Bachelot

Nous remercions une fois encore le ministère de la Culture d’avoir accepté de parrainer les premières Assises de l’Audiovisuel Local, ainsi que Madame Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, de nous avoir honorés de sa présence. 

Dans son discours d’introduction, Madame la Ministre a souligné que les radios et télévisions locales occupaient une place importante dans son cœur, comme dans celui des Français?: «?Acteurs de proximité, économiques et des territoires, ces médias participent au pluralisme et à la vitalité du paysage démocratique ».

Roselyne Bachelot a également rappelé l’importance d’une information de proximité pour les Français?: «?Dans un contexte rapide d’évolution des usages et de concentration de grande ampleur, c’est vers vous que les Français se tournent pour s’informer sur les sujets locaux. C’est bien normal, puisque vous êtes en prises avec les préoccupations propres à chaque territoire. L’étude IFOP confirme d’ailleurs la confiance que les Français vous accordent dans un contexte de forte défiance ».

Enfin, elle a réaffirmé son engagement à nos côtés et la nécessité de transformer notre secteur?: «?Par leurs investissements dans la production en région, les télévisions et radios locales sont un maillon essentiel de la création audiovisuelle. Ces médias montrent au quotidien leur adaptation aux nouveaux usages. La diffusion numérique est une opportunité pour eux de renouveler leur public et d’engager une mutation indispensable à l’avenir du secteur. Le ministère sera à vos côtés pour relever ce défi ».

Revoir l’intégralité de son intervention :