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Plafond de concentration en radio : face aux appétits des groupes, le SIRTI appelle à un renforcement des radios indépendantes
Depuis la validation par le Conseil d’Etat de la nouvelle méthode de calcul de la couverture des groupes radiophoniques initiée par le CSA[1], certains représentants de réseaux nationaux n’hésitent pas à déclarer publiquement leur intérêt pour de nouveaux rachats parmi les radios indépendantes.
Face à de tels propos, le SIRTI appelle le régulateur à la plus grande vigilance afin de protéger et renforcer les radios indépendantes dans un secteur où la concentration est déjà importante, avec près de 60% des fréquences FM du secteur privé attribuées aux groupes nationaux contre moins de 20% aux radios indépendantes.
Le SIRTI rappelle que la décision rendue par le Conseil d’Etat le 22 juillet dernier valide une méthode de calcul contestée par le rapporteur public et par l’expert désigné par la haute juridiction, une méthode qui fait chuter brutalement la couverture des principaux groupes radiophoniques de plusieurs millions d’habitants, mettant ces groupes en position de relancer un nouvel épisode de concentration en France.
Les radios indépendantes constituent un outil essentiel de diversité sur la bande FM et remplissent une fonction déterminante en matière d’information locale et de proximité. Selon un sondage Harris Interactive[2], les radios locales sont appréciées par 75% des auditeurs de la radio en France.
Le développement des radios indépendantes, locales, régionales et thématiques, répond à des objectifs prioritaires de régulation que sont le pluralisme des programmes et la diversification des éditeurs. Le SIRTI appelle le CSA à renforcer le secteur indépendant par un rééquilibrage dans l’attribution des fréquences hertziennes.
[1] Décision CSA du 11 décembre 2013 modifiant la méthode de calcul du plafond de concentration en radio fixé depuis 1994 par le législateur à 150 millions d’habitants cumulés.
[2] Sondage Harris Interactive pour les Indés Radios, réalisé du 24 au 28 mars 2014
Assemblée générale du SIRTI 2016
Assemblée Générale du SIRTI :
– Le Président du CSA annonce le lancement d’un nouvel appel à candidatures en Radio Numérique Terrestre
– Le SIRTI renouvelle son Conseil d’Administration
Le SIRTI a tenu aujourd’hui son Assemblée Générale annuelle à la Maison de l’Amérique Latine à Paris.
160 radios et télévisions indépendantes étaient représentées et ont approuvé les rapports financiers et d’activité présentés par Olivier RAMOND, Président, Dominique GUIHOT, Trésorier et Régis PICOT, Secrétaire.
Le Président du CSA Olivier SCHRAMECK est intervenu en clôture de l’Assemblée Générale. Il était accompagné des Conseillers Francine MARIANI-DUCRAY, Nicolas ABOUT, Nicolas CURIEN et Patrice GELINET.
Olivier SCHRAMECK a réservé aux participants la primeur de l’annonce du lancement ce 7 juin des appels à candidatures en Radio Numérique Terrestre sur Lille, Lyon et Strasbourg, un appel qui permettra la diffusion de 39 radios dans ces trois métropoles régionales et jusqu’à 26 radios dans les villes alentours.
« Les radios et télévisions indépendantes sont un fer de lance de la liberté de communication audiovisuelle par leur dynamisme, leur originalité, leur diversité et leur proximité avec le public » a conclu Olivier SCHRAMECK.
Le SIRTI a également procédé au renouvellement partiel de son Conseil d’Administration, qui se compose désormais de 10 administrateurs :
Administrateurs dont le mandat se poursuit :
Olivier RAMOND – Président / GRAND LILLE TV – METROPOLYS
Dominique GUIHOT – Trésorier / AFRICA N°1
Régis PICOT – Secrétaire / RADIO VFM
Tarek MAMI / FRANCE MAGHREB 2
Administrateurs sortants réélus :
Daniel AUMIOT / FC RADIO
Olivier FABRE / 100% RADIO
Nouveaux administrateurs :
Aurélie BERTEREAU / RADIO CRISTAL
Aude BINDER / RADIO DREYECKLAND
Alain LIBERTY / RADIO SCOOP
Emmanuel RIALS / OÜI FM
“Quotas francophones : les radios appellent le Sénat à ne pas reprendre les propositions du Gouvernement”
COMMUNIQUE DE PRESSE – LUNDI 23 MAI 2016
Quotas de chansons françaises et diversité musicale :
Les radios des groupes NRJ, RTL et Lagardère ainsi que les radios indépendantes membres des Indés Radios et du SIRTI s’insurgent contre l’absence de compromis de la mesure souhaitée par la Ministre de la Culture et de la Communication.
Les radios appellent le Sénat à ne pas reprendre les propositions du Gouvernement
Les radios des groupes Lagardère, NRJ et RTL ainsi que les radios indépendantes membres des Indés Radio et du SIRTI sont consternées par le recul de la Ministre de la Culture, Mme Audrey Azoulay, sur la modulation des quotas, qui s’apparente désormais à un véritable jeu de dupes.
Les radios avaient accueilli avec intérêt la proposition de la Ministre de la Culture. Votée en seconde lecture à l’Assemblée Nationale, elle visait à alléger, de façon modeste (au maximum 5 points) et raisonnable les quotas d’exposition francophone en échange d’engagements des radios qui le souhaitent en faveur de plus de diversité musicale sur leurs antennes après concertation avec le régulateur.
Elle permettait, à tout le moins, d’augurer une concertation, et de poursuivre la discussion, y compris pour tenir compte des difficultés des radios à remplir leurs obligations face à l’effondrement de la production musicale francophone (- 66% d’albums francophones entre 2003 et 2014, – 62% de nouveautés musicales en France en 2014, 83% de la production française qui n’est pas interprétée en français !).
Cependant, sous la pression du lobbying d’une partie de la filière musicale, non seulement il n’a pas été possible de discuter, ne serait-ce que du quantum et des modalités d’application du plafonnement des diffusions, mais les mesures « de modulation des quotas » ont été dénaturées et vidées de leur sens en fixant des critères qui excluent, de facto, la quasi-totalité des radios françaises, et privent également le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel de toute capacité d’adaptation et méconnaissent ainsi son rôle de régulateur, qui structure au quotidien le paysage radiophonique français par ses choix de programmes zone par zone.
Seule reste donc la mesure de plafonnement des diffusions de titres francophones, que les radios dénoncent depuis plusieurs mois. Elles rappellent que cette mesure, en interdisant aux artistes français d’être autant diffusés que les artistes internationaux, aura pour effet d’empêcher l’émergence des futurs Stromae, Calogero, Christine and the Queens ou Maître Gims et tant d’autres, et détourner les auditeurs de la radio vers les plateformes de streaming payantes.
Les radios appellent le Sénat à ne pas reprendre les propositions du Gouvernement et à voter les dispositions soumises par sa Commission Culture. Il n’est pas trop tard pour qu’une véritable concertation ait enfin lieu, sous l’égide du Ministère de la Culture, entre les acteurs de la filière musicale et les radios.
Préemptions de Radio France en Picardie : le CSA se range à la décision du Gouvernement, au détriment de nombreuses initiatives privées
Communiqué du SIRTI
Préemptions de Radio France en Picardie : le CSA se range à la décision du Gouvernement, au détriment de nombreuses initiatives privées
Malgré les revendications du SIRTI, le CSA n’a pas jugé nécessaire, sur les zones de Beauvais et Noyon, de faire usage du pouvoir d’appréciation qui lui a été conféré par le Conseil d’Etat1 lors des demandes de préemptions de fréquences de Radio France.
Ainsi, le CSA vient de publier le retrait de 3 fréquences de l’appel aux candidatures lancé sur le CTA de Paris le 16 avril 2015, l’une sur Beauvais au bénéfice de France Bleu Picardie, les deux autres sur Noyon au bénéfice de France Bleu Picardie et France Info.
Pourtant, la préemption de Radio France à Beauvais porte sur l’unique fréquence disponible dans la capitale de la Picardie et est issue du secteur privé puisqu’elle était précédemment exploitée par la radio de la communauté berbère NRB.
Il est regrettable que les initiatives des opérateurs privés, nombreux à avoir candidaté sur cette fréquence, aient été ainsi d’emblée écartées dès lors que Radio France, 5 mois après la clôture de l’appel à candidatures, a présenté sa demande de préemption.
Certains projets privés avaient pourtant vocation à répondre à la volonté exprimée par le CSA en matière de « cohésion sociale » et de « valeurs portant sur le vivre ensemble », le Conseil regrettant « la faible place accordée à ces sujets dans le projet de Contrat d’Objectifs et de Moyens de Radio France » et exposant sa volonté « d’encourager toutes les initiatives visant notamment à porter les valeurs de la société française et à renforcer son unité »2.
Dans le cadre de l’examen des prochaines demandes de préemption de Radio France, le SIRTI attend qu’il soit accordé plus de considération aux projets portés par les opérateurs privés indépendants
En outre, le SIRTI regrette cette décision de préemption qui intervient au moment où le Gouvernement s’apprête à soumettre les radios privées à une plus forte concurrence de Radio France en autorisant le groupe public à recourir à la publicité de marque.
1 Avis du Conseil d’Etat du 25 janvier 2011 n°384-741
2 Avis n°2015-22 du CSA relatif au projet de COM de Radio Franc pour 2015-2019