Catégorie : Télévision

Communiqué – Le SIRTI mobilisé aux côtés des acteurs de la presse, l’affichage, radios et médias locaux pour le maintien de la régulation sur les secteurs interdits de publicité télévisée.

La réglementation concernant la communication du secteur de la distribution en télévision a pour objectif de protéger et de sauvegarder le pluralisme des acteurs de la presse, de la publicité extérieure, de la radio et des médias locaux, particulièrement dépendants du secteur de la distribution. La règlementation a été assouplie en 2007 avec l’ouverture de la publicité institutionnelle des marques de la distribution pour les chaînes hertziennes, qui a déjà permis à la télévision de devenir le premier média investi sur le secteur de la distribution, au détriment de la presse, de la publicité extérieure et de la radio.

Aujourd’hui, le SNPTV (Syndicat National de la Publicité Télévisée) demande à assouplir à nouveau la règlementation des secteurs interdits, notamment pour permettre la publicité télévisée pour les opérations commerciales de promotion de la distribution.

L’Alliance, Lagardère Radio, NRJ Group, le SIRTI et l’UPE ont sollicité l’expertise de France Pub afin de mesurer objectivement les impacts de cette éventuelle ouverture.

L’étude produite par France Pub contredit les arguments avancés par le SNPTV en faveur d’une ouverture en démontrant que :

  • Les assouplissements successifs ont largement bénéficié au media télévision au détriment des autres médias : l’ouverture à la publicité institutionnelle de la distribution en télévision a eu un impact considérable sur les investissements pour lesautres médias en 2007 (- 258M€ vs 2006 pour la presse, la radio et la publicité extérieure). La télévision s’est ainsi progressivement imposée comme le 1er media investi par le secteur de la distribution.
  • Il n’existe pas de « manne du prospectus » susceptible d’être transférée vers les médias historiques : le transfert des investissements du marketing direct imprimé s’opère historiquement au profit du hors média digital, majoritairement vers les supports numériques propriétaires des distributeurs (sites, applications, bases CRM avec carte de fidélité).
  • En cas d’évolution réglementaire, la télévision bénéficierait d’un effet d’aspiration et mettrait en péril l’équilibre économique des autres médias : ainsi, selon France Pub, la part de marché de la télévision au sein de l’ensemble médias pour le secteur distribution passerait de 39% en 2023 à 51% dès la première année. Ce qui représenterait une perte directe de – 163 M€ pour les autres médias : dont – 103M€ pour la radio, – 38M€ pour la presse et – 22M€ pour la publicité extérieure.

Une telle ouverture emporterait des conséquences irrémédiables pour les acteurs que sont les radios nationales comme locales, la Presse Nationale comme Régionale et Locale et la Publicité Extérieure, pour lesquels le secteur de la distribution est essentiel au financement.Elle porterait gravement atteinte au pluralisme des médias, à la diversité de l’information, à la richesse du paysage médiatique et culturel du pays et au développement des territoires.

Projet de modification des règles publicitaires à la TV : communiqué commun d’organisations de la presse, l’affichage et la radio

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

PRÉSERVER LE PLURALISME ET

L’INDÉPENDANCE DES MÉDIAS

Le Ministère de la Culture (DGMIC) a récemment mené une consultation publique sur « la simplification des règles relatives à la publicité télévisée ». À cette occasion, nous avons collectivement exprimé notre opposition à de nouveaux assouplissements au régime juridique de la publicité à la télévision.

Depuis de nombreuses années, le marché publicitaire connaît un recul inquiétant. C’est ainsi que, de 2000 à 2016, les recettes publicitaires des médias historiques ont diminué de 27%. Durant cette même période, la télévision a été épargnée par cette baisse, ses recettes publicitaires ayant à l’inverse progressé de 5% (Source IREP).

Au 1er semestre 2017, cette tendance s’est accélérée. Selon l’IREP, les recettes publicitaires des médias historiques ont chuté de 3,8% par rapport au 1er semestre 2016. Pour les médias historiques autres que la télévision, cette baisse atteint 6,2%.

Comme l’a clairement démontré le précédent de l’ouverture progressive de la publicité télévisée aux secteurs de la distribution et du cinéma entre 2003 et 2007, la modification de la réglementation n’a eu aucun effet favorable sur l’accroissement du marché publicitaire global. Elle a uniquement provoqué un transfert massif des investissements publicitaires au profit de la télévision et au détriment des autres médias (presse, affichage, radio).

Tout nouvel assouplissement au seul bénéfice de la télévision aurait immanquablement des conséquences identiques. Dans la conjoncture extrêmement tendue que nous traversons, il menacerait la santé, voire la survie, de nos médias et des emplois associés, ainsi que leur contribution évidente au pluralisme de l’information et à la richesse du paysage médiatique et culturel dans notre pays.

C’est pourquoi, nous sommes fermement opposés aux modifications envisagées du régime juridique de la publicité télévisée, dont nous pensons qu’elles ne répondent pas aux objectifs poursuivis de rééquilibrage des recettes entre médias historiques et grands acteurs numériques, mais surtout risquent d’accroître le différentiel de compétitivité entre catégories d’éditeurs.

Les signataires : 

Fédération nationale de la presse d’information spécialisée (FNPS)

Fédération de la presse périodique régionale (FPPR)

Union de la Publicité Extérieure (UPE)

Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN)

SEPM Marketing et Publicité (Syndicat des éditeurs de la Presse Magazine)

Europe 1/RFM/Virgin Radio

Union de la Presse en Région (UPREG)

Syndicat des radios indépendantes (SIRTI)

 

Décision du Conseil d’Etat sur Numéro 23 : le SIRTI appelle à un renforcement des pouvoirs du CSA

Décision du Conseil d’Etat sur Numéro 23 : 

le SIRTI appelle à un renforcement des pouvoirs du CSA

A l’issue du contentieux au Conseil d’Etat sur la chaîne Numéro 23, le SIRTI appelle à un renforcement des pouvoirs du CSA qui semble aujourd’hui indispensable. L’autorité de régulation doit bénéficier de réelles capacités d’actions pour la préservation des équilibres du paysage audiovisuel et pouvoir lutter efficacement contre les spéculations et les opérations de concentration en radios et télévisions.

Rappelons que ce­ dossier avait ému à juste titre un grand nombre de responsables politiques mais­ aussi de dirigeants de l’audiovisuel français, en particulier les éditeurs indépendants qui ont eu ­un accès très réduit à la plateforme TNT­ nationale. On peut encore aujourd’hui s’interroger sur la vente de la Chaine Numéro 23, 2 ans et demi à peine après son autorisation, sans que celle-ci ait vraiment fait la preuve du respect de ses missions de promotion de la diversité, et alors que les travaux du CSA ont mis à jour un pacte d’actionnaires intervenu dès les premiers mois de vie de l’éditeur. Le fait que ce projet de rachat vienne d’un groupe lui-même concerné par une opération de rapprochement avec un acteur puissant des télécoms et de la presse pose également questions et nécessitera un examen approfondi du CSA.

Le SIRTI avait accueilli avec une grande satisfaction la décision “inédite­ et courageuse du CSA” en octobre dernier et ne peut donc faire part aujourd’hui que de sa déception suite à l’­annulation de celle-ci par le Conseil d’­Etat.

L’examen en cours de la Proposition de loi sur­ la liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias pourrait être l’occasion­ d’un débat au Parlement sur le renforcement des pouvoirs du CSA, le SIRTI l’appelle de ses voeux.