Alors que le DAB+ va fêter ses 10 ans en France, le SIRTI s’alarme sur l’implication du Gouvernement sur le sujet. Le syndicat demande aux pouvoirs publics de réintégrer l’article 15 portant sur le DAB+ dans de la proposition de loi du Sénateur Laurent Lafon et d’en approfondir les mesures.
Les radios, et notamment les radios indépendantes, se sont mobilisées au cours de ces 10 dernières années pour développer le DAB+. Après la création de l’association Ensemble pour le DAB+ et d’une récente campagne pour faire connaître au grand public cette technologie de diffusion, le SIRTI demande la réintégration de l’article 15 portant sur le DAB+ comme garant de la souveraineté de la radio et met en avant 3 mesures nécessaires pour garder au DAB+ son rôle essentiel de modernisation du média radio. La première concerne le soutien par le Gouvernement aux dispositions de loi relative à la réforme de l’audiovisuel portée par L.Lafon. Le SIRTI réaffirme l’importance de l’obligation portée par le projet d’un terminal de réception radio FM/DAB+ dans les voitures neuves, pour se prémunir d’une possible disparition de l’autoradio. Il demande également à ce que les postes uniquement FM ne soient plus mis en vente pour assurer un équipement encore faible des Français au domicile.
La deuxième mesure concerne l’impact économique du DAB+. Les radios indépendantes, dont 75% sont aujourd’hui présentes en DAB+, ont en effet soutenu depuis 2014 cette technologie d’abord lancée à Paris, Marseille et Nice et qui couvre à présent plus de 60% de la population métropolitaine. Elles ont dû supporter des coûts de double diffusion sans aucune contrepartie, un effort particulièrement lourd pour les radios locales ou régionales. Alors que le coût de la diffusion s’élève à plus de 16 millions d’euros par an pour l’ensemble des radios, le SIRTI demande une aide à la diffusion comme un crédit d’impôt pour la double diffusion ou un dispositif d’aides directes. Si l’Etat accompagne les radios associatives dans ce domaine via une dotation spécifique du FSER, il ne peut y avoir de rupture d’égalité au sein du média au détriment des seules radios privées.
Le SIRTI attend également un engagement conséquent des pouvoirs publics et propose à cette fin au gouvernement de lancer un rapport sur l’aide à l’équipement et l’accompagnement financier des radios.
Enfin, troisième mesure, le SIRTI souhaite un aménagement du déploiement du DAB+ sur le territoire. Il y a en effet un danger majeur car les zones de diffusion des multiplex locaux, beaucoup moins fines que la FM, ne restituent pas la granularité de diffusion de la radio. Cela a des impacts importants sur les contenus éditoriaux puisque les radios ne peuvent plus maintenir leur offre de programme, notamment d’information, véritablement locale. C’est aussi essentiel d’un point de vue publicitaire, puisque les annonceurs locaux peuvent ne pas retrouver avec la planification actuelle du DAB+ une offre radio adaptée à leur zone, un désavantage majeur face au développement de la télévision segmentée. Le SIRTI demande donc à l’ARCOM de retravailler les zones avec l’objectif de répliquer au mieux le maillage FM du territoire dans la transition vers le DAB+. Nous attendons du Livre blanc de l’ARCOM des engagements sur le sujet.
Christophe Schalk, Président du SIRTI, commente : « Le secteur s’est mobilisé, nous avons répondu présent. Le DAB est un sujet essentiel pour garantir la diffusion souveraine au paysage radio français, notamment en mobilité. Nous demandons au Gouvernement de s’emparer de ce sujet comme il avait pu le faire pour la TNT en son temps. Nous avons besoin d’appui alors que notre secteur est particulièrement contraint d’un point de vue économique. »