Communiqué de presse / mardi 8 mars 2022
PUBLICITÉ SEGMENTÉE, À L’HEURE DES PREMIERS BILANS, LE SIRTI RESTE MOBILISÉ POUR LE MAINTIEN DE L’ENCADREMENT ACTUEL
Alors qu’un premier bilan de la publicité ségmentée en TV doit être réalisé d’ici l’été par le Gouvernement, le SIRTI réaffirme l’importance des règles actuelles d’encadrement, en particulier l’impossibilité pour les spots de contenir une adresse ou une identification locale explicite.
Dans un contexte économique encore difficile pour les radios, notamment pour la publicité locale, ainsi que d’une concentration inédite du paysage audiovisuel français, il apparait essentiel de maintenir les équilibres du marché publicitaire et préserver le modèle économique des éditeurs locaux. Les dispositions du Décret du 5 août 2020 qui autorise et encadre la publicité ségmentée, s’appuyant sur un accord trouvé entre éditeurs TV et radio, doivent impérativement être maintenues.
Depuis août 2020, les télévisions nationales peuvent en effet accéder, via la publicité segmentée, à des offres ciblées géographiquement mais sans adressage local, c’est-à-dire l’interdiction d’indiquer dans les messages de publicité segmentée une adresse ou une identification locale explicite. La publicité segmentée est également soumise à un encadrement horaire[1] ainsi qu’à une limitation des revenus[2].
Le SIRTI réaffirme la nécessité que la publicité segmentée reste encadrée sans adressage local, en temps horaire et en montant limité pour respecter le principe de : « à programme local / publicité locale ». Et donc qu’un éditeur qui ne fait pas de programme local ne puisse pas accéder à la publicité locale.
Le marché de la publicité locale est en effet vital pour les radios indépendantes, il représente 50% en moyenne de leur chiffre d’affaires. Il est d’ailleurs à noter que d’après les chiffres communiqués par le SNPTV « 376 campagnes de TV segmentée avaient été menées à fin 2021, dont près de la moitié (46 %) par des annonceurs locaux »[3].
Dans un tel contexte, le SIRTI rappelle sa plus ferme opposition à une éventuelle remise en cause du dispositif encadrant actuellement la publicité segmentée adressée ainsi d’ailleurs que des secteurs interdits de publicité en télévision.
Pour Christophe Schalk, Président du SIRTI : « La publicité locale est une composante essentielle du modèle économique des radios indépendantes. Demain, sans cette source de financement, les conséquences seraient lourdes sur le paysage radiophonique, particulièrement là où il est irremplaçable, localement. Le modèle de la publicité locale est très attaqué par les GAFAM, désormais il s’ouvre à la télévision, nous devons y être attentifs. Les équilibres sont fragiles, le Gouvernement doit les préserver pour préserver le pluralisme des médias dans les territoires ».
[1] Le temps est limité à 2 minutes par heure d’antenne en moyenne quotidienne pour les chaînes historiques et 4 minutes par heure d’antenne en moyenne quotidienne pour les autres chaînes conventionnées, sans pouvoir dépasser 6 minutes pour une heure donnée.
[2] Les revenus provenant de cette ressource ne peuvent dépasser 20% des recettes publicitaires annuelles globales nettes de la chaîne de télévision.
[3] https://www.strategies.fr/actualites/medias/LQ257584C/la-tv-segmentee-seduit-les-annonceurs-locaux.html